L’importance d’investir au préscolaire a été longuement débattu entre les partenaires techniques et financiers au cours d’une table ronde organisée à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, le mercredi 14 septembre 2022 à l’hôtel du fleuve Congo, dans la commune de la Gombe.
Il était aussi question pour les participants à ce grand forum de discuter sur la stratégie de mobilisation des fonds et aussi de recueillir les financements pour l’éducation préscolaire en RDC.
Parmi les exposées sur la situation du préscolaire en République Démocratique du Congo qui ont suivi le lancement des travaux par la vice-ministre de l’EPST, Madame Aminata Namasia, nous faisons un arrêt sur la présentation faite par Michel OTTO, expert en préscolaire.
Selon cet expert, la fréquentation du préscolaire reste faible : « La fréquentation au préscolaire est estimée à ce jour à 6% seulement ». Or, « c’est avant l’âge de 6 ans que tout se joue. Les habitudes les plus solides sont celles qu’on acquiert entre trois et six ans. Même les bons dirigeants d’une nation sont taillés au préscolaire», a-t-il déclaré.
Michel Otto appelle au soutien des autorités dans sa mission de sensibiliser sur l’augmentation de la fréquentation de l’école par les enfants : « Nous sollicitons une attention soutenue des autorités. Il faut que l’enfant soit bien formé, bien encadré, pour qu’enfin soit corrigé le dysfonctionnement dans la formation », a-t-il martelé.
Dans sa présentation, OTTO Michel a aussi indiqué que seulement 12% des enseignants sont qualifiés et donc aptes à encadrer les enfants au préscolaire : « Si nous avons tout ce qui ne marche pas, c’est parce qu’on a été mal formé, mal encadré. C’est pourquoi plaide-t-il, il faut outiller les institutrices pour assurer une formation adéquate ». Il a également révélé que la législation existe pour le préscolaire mais elle doit être revisitée. Car, estime-t-il, il n’est pas compréhensible que l’enseignement au préscolaire exclusivement réservé aux femmes.
Dans l’entretemps, sur le terrain, très peu d’écoles sont construites dans les normes et équipées. Pourtant, les salles de classes doivent être vastes pour la mobilité des enfants. « L’Etat doit disposer les infrastructures avec des capacités d’accueil conséquent », a-t-il insisté. Il a aussi plaidé pour l’amélioration des conditions socio-économiques des parents, qui n’ont pas des moyens conséquents pour inscrire leurs enfants au préscolaire. Mais une note positive a été signalée pour ce qui concerne les infrastructures, tout de même.
Seules les écoles privées respectent les conditions et il a été dit au cours de cette présentation que même les licenciés ou les gradués peuvent enseigner au préscolaire.
Thierry MBEBANGU