Au cours d’une table ronde organisé le mercredi 14 septembre à Kinshasa, les principaux acteurs et décideurs du domaine du préscolaire ont échangé d’abord sur « la stratégie de mobilisation des fonds en appui de ce domaine, puis l’élaboration d’une feuille de route pour les prochaines étapes et enfin, la mise sur pied d’un groupe de travail et de suivi de la mise en œuvre des activités de l’enseignement préscolaire», a indiqué Helena Murseli, cheffe de la section éducation de l’UNICEF en RDC, qui prenait également part à la manifestation.
Odia Musungay Kabeya, Inspecteur Général Chef de corps à l’EPST, a relevé pour sa part les difficultés de fonctionnement des structures du préscolaire. Ces structures sont : les écoles maternelles traditionnelles, les espaces communautaires d’éveil et les classes pré primaires
Parmi ces difficultés, il a évoqué notamment celles liées aux finances, aux infrastructures et à la prise en charge du personnel. Il dit être « persuadé que les résolutions de cette table ronde viseront l’ensemble des ressources potentielles de financement extérieur aussi bien public que privé incluant le budget national, les partenaires multilatéraux, bilatéraux, les fonds souverains, les autres sources innovantes de financement, sans oublier les acteurs de la société civile », a-t-il fait savoir.
Le Dr. Isaias Barreto da Rosa, représentant de l’UNESCO en RDC a mis en exergue la nécessité pour les parents de placer le préscolaire au centre de l’éducation scolaire de leurs enfants: « les programmes de développement de la petite enfance permettent d’inculquer à nos enfants dès le bas âge l’acceptation et le respect de la diversité », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Invertir donc dans le préscolaire, c’est investir dans la construction de la paix, de la cohésion sociale et de l’unité nationale de chaque pays ».
Selon lui, l’une des solutions aux difficultés d’investissements dans l’éducation préscolaire sera trouvée lors de la participation de la RDC à la conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éducation et la protection de la petite enfance, qui se tiendra à Tachkent (Ouzbékistan) du 14 au 16 novembre 2022. L’un des objectifs de cette conférence est « d’accroitre et améliorer les investissements » dans le domaine du préscolaire.
Présente pour le compte du gouvernement de la république, Aminata Namasia, vice-ministre de l’EPST, a rappelé l’ambition du gouvernement de la République de faire de l’éducation de la petite enfance un axe prioritaire de sa politique éducative, à travers la stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016-2025. C’est dans cette perspective que l’Etat envisage d’accroitre le taux de préscolarisation de 5% actuellement à 20 % en 2025, a indiqué la vice-ministre.
Pour Aminata Namasia, trouver des solutions aux contraintes du fonctionnement normal du préscolaire en RDC tient à cœur le gouvernement : « parmi les préalables incontournables de cette couverture préscolaire figure le financement de différents domaines des activités de l’éducation de la petite enfance sur l’encadrement efficace des enfants déjà pris en charge et ceux à prendre en charge », a-t-elle martelé.
Selon une étude récente du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN (PASEC 2019) sur les acquis et les compétences en langues et en mathématiques, les élèves congolais en début de scolarité primaire (deuxième année) ayant bénéficié d’une éducation préscolaire ont été plus performants que ceux n’ayant pas bénéficié de cette formation.
Selon cette étude, seulement 27, 1% et 18, 4% en fin de scolarité (sixième primaire) sont au-dessus du seuil suffisant de compétences respectivement en mathématiques et en langues.
Bruno NSAKA