L’Agence pour la Promotion de l’Enseignement a célébré, le samedi 13 aout 2022, la grande fête du préscolaire. La manifestation a eu lieu au complexe scolaire Les petits Lutins de la commune de Kintambo, à Kinshasa. Plusieurs personnalités politico-administratives ainsi que des partenaires éducatifs étaient présents à cette manifestation riche en couleur. Parmi les invités, il y avait par exemple, le représentant du bourgmestre, les experts en éducation du préscolaire et le colonel chargé de la gestion des écoles maternelles militaires.
Le go a été donné par Otto Michel. Le coordonnateur de l’APE, agence pour la promotion de l’enseignement, après son mot de bienvenue, fixé l’opinion sur le leitmotiv de la cérémonie. C’est entre autre, la sensibilisation de différentes couches de la population sur la nécessité de commencer la scolarité de l’enfant par le préscolaire.
Selon lui, le constat sur le terrain fait état d’un faible taux de fréquentation du préscolaire par les enfants : « La fréquentation au préscolaire est estimée à ce jour à 6% seulement. Pourtant, c’est avant l’âge de 6 ans que tout se joue. Les habitudes les plus solides sont celles qu’on acquiert entre trois et six ans. Même les bons dirigeants d’une nation sont taillés au préscolaire», estime cet expert-consultant en éducation maternelle.
Michel Otto appelle au soutien des autorités dans sa mission de sensibiliser sur l’augmentation de la fréquentation de l’école par les enfants : « Nous sollicitons une attention soutenue des autorités. Il faut que l’enfant soit bien formé, bien encadré, pour qu’enfin soit corrigé le dysfonctionnement dans la formation », a-t-il martelé, tout en soulevant la conséquence désastreuse de la mauvaise qualité de formation : « Si nous avons tout ce qui ne marche pas, c’est parce qu’on a été mal formé, mal encadré. C’est pourquoi plaide-t-il, pour la nécessité d’outiller les institutrices pour assurer une formation adéquate ».
Présente à cette grande fête, Mme Agathe Djamba, l’inspectrice générale adjointe chargée de contrôle au préscolaire est revenue sur la nécessité de la collaboration entre l’inspecteur sur le terrain et l’enseignant : « Nous devons inspecter autrement » a-t-elle lâchée avant d’ajouter ceci que : « le préscolaire constitue une fondation qui soutient la suite de la formation. Bien fait, il permet à l’enfant de s’adapter à la vie scolaire. A ce sujet, elle explique qu’inspecter autrement, préconise l’accompagnement de l’enseignant par l’inspecteur, qui ne doit pas se considérer comme gendarme ou policier.
Jean-Pierre Sangwa, directeur adjoint au bureau de l’éducation de l’USAID, est revenu sur la problématique de l’accessibilité au préscolaire par les enfants. Selon lui, les conditions liées aux infrastructures doivent être prises en compte. Les salles de classes doivent être vastes pour la mobilité des enfants. « L’Etat doit disposer les infrastructures avec des capacités d’accueil conséquentes », a-t-il insisté. Il a aussi plaidé pour l’amélioration des conditions socio-économiques des parents, qui n’ont pas des moyens conséquents pour inscrire leurs enfants au préscolaire.
Cette cérémonie a été sanctionnée par la remise des brevets aux lauréats institutrices et instituteurs qui ont suivi la formation sur le préscolaire.
Des expositions des matériels didactiques pour la maternelle, les jeux concours sanctionnés par la remise des cadeaux aux gagnants et la danse ont ajouté de la saveur à cette grande fête du préscolaire.
Selon plusieurs observateurs, le préscolaire joue un rôle prépondérant dans le parcours scolaire de l’enfant.
Sandra KAVIRA et Thierry MBEBANGU