A LA DECOUVERTE DU SECOPE.

Le SECOPE est une des directions  de l’administration centrale de l’enseignement primaire, secondaire et technique. Avec bien sûr son caractère assez particulier et stratégique, qui est celui de préparer la paie des enseignants de la RDC.

Deux  textes  consacrent  la création  du service de la paie et de  contrôle des enseignants.

L’arrêté qui porte le numéro 001/121/85 du 25 septembre 1985 et le 0085/92 du 30 janvier 1992 qui modifie et complète le premier.

Le gouvernement a décidé de créer ce service parce que, dans les années 80,  le pays avait éprouvé des sérieuses difficultés dans la gestion et maitrise de l’effectif de la  base salariale du personnel enseignant, mais aussi les agents et cadres de l’EPSP.

C’était dans le cadre de «  l’ajustement structurel ». Il fallait à  tout prix que les services qui émargeaient du trésor public aient des effectifs bien déterminés et une base salariale. C’est dans cette condition que le SECOPE a vu le jour,  avec bien entendu des missions précises lui assignées.

Le service de contrôle et de la paie des enseignants (SECOPE) est un service technique du ministère de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel qui fonctionne  sous la  supervision du secrétaire général. Celui-ci  supervise 63 000 écoles en RDC et emploie environ 8 000 salariés.

L’objectif général est d’obtenir du gouvernement la paie des 145000 enseignants actuellement non payés.

Il faut d’abord rappeler que la reforme initiée dans le secteur de l’éducation avait aussi touché le SECOPE. Il est,  la seule direction de l’administration centrale qui a été reformée.

Au travers de cette réforme, le SECOPE a reçu 3 missions essentielles qui peuvent  se résumer en :

  1. La première, la gestion efficace et efficiente du processus de mécanisation et de budgétisation des écoles. Ceci voudrait dire qu’à l’époque, les écoles se créaient sans tenir compte des ressources. La mission actuelle pour le SECOPE, c’est d’essayer  de recadrer des écoles pour maitriser les effectifs. Il  faut dire qu’en amont,  le gouvernement doit disposer des ressources financières suffisantes pour que l’on puisse procéder à la création des nouvelles écoles. Donc désormais,  si le gouvernement dit, à titre d’exemple que  dans la province de Mai-ndombe, qu’il y a des ressources pour 5 écoles, 5 écoles seront autorisées de fonctionner et  les enseignants seront automatiquement payés.
  2. La seconde, la gestion de la base des données pour qu’elle soit fiable et sécurisée. Le SECOPE reste le  service qui a une base des données solides parce que ce n’est pas facile,  lorsqu’ il faut gérer la préparation de paie d’à peu  près  542000 enseignants y compris 397.225 qui sont payés et le 145.023 qui attendent  d’être pris en charge par l’Etat .
  3. La troisième, la préparation de la paie des enseignants. Ici, il faut relever  qu’une  chose est de préparer la paie et le suivi de la paie des enseignants en une autre.  C’est d’ailleurs là le plus dure, le complément de la mission.  

Le SECOPE prépare la paie des enseignants  c’est-à-dire l’on procède à l’engagement. Par la suite, les documents sont acheminés au niveau du fichier central à la direction de la paie au budget et  puis à l’ordonnancement. C’est donc  le ministère des  finances à travers  les  banques commerciales qui exécutent la paie des enseignants ; et il faut rappeler qu’au moins 60 % des enseignants ont un compte dans des banques commerciales.   A son  niveau,  le SECOPE  assure  le suivi pour savoir si les enseignants de l’école primaire X,  pour lesquels nous avons préparé la  paie ont été réellement payés.  Ce sont des listings qui  renseignent et qui  permettent le suivi de paie.

Comment se fait alors la gestion de tous les enseignants ?

Les enseignants sont gérés par les administrateurs des systèmes.  Ce sont notamment l’association enseignante comme chez les   catholiques,   chez les musulmans,  ou l’armée du salut et les non conventionnés.  Ce sont ceux-là qui gèrent les enseignants.

Le  rôle du SECOPE consiste à préparer leurs paies.  Actuellement, c’est près de 397.225 enseignants de la maternelle, du primaire, du secondaire y compris  du secondaire normale et professionnel ainsi que les bureaux des gestionnaires qui sont payés par le SECOPE.

Le  problème c’est que la création des écoles s’est faite  de façon aléatoire.  C’est ce qui a fait qu’il n’y avait pas en amont de nouvelles ressources prévues.

Ceci  a amené  le SECOPE à avoir un stock important de 145.033 enseignants qui attendent d’être pris en charge par le trésor public.

C’est donc un total de   540.000 d’enseignants  pour lesquels le SECOPE  gère la préparation de la paie.

 Qu’en est-il des  nouvelles unités ?

Dans la base des données,  il n y a pas en principe des nouvelles unités.  Simplement parce que le  Ministre de l’EPSP  avait pris un moratoire  à l’époque qui suspendait les nouvelles écoles. Toutes les nouvelles unités qui n’ont pas su être recensées,  à la suite de ce moratoire qui remonte de 2012,  ne peuvent pas apparaitre  dans la base des données. C’est qui apparait dans la base des données du SECOPE c’est  la catégorie des enseignants payés.  Donc,  les nouvelles unités qui n’ont pas l’identification de numéro SECOPE ne peuvent pas apparaitre

Ceux qui apparaissent,  ce sont soit les payés ou les non payés.  Le SECOPE a   un système informatique le plus solide. C’est le meilleur que  le pays peut avoir parce que l’Etat congolais  dispose  de 1.100.000 agents de l’Etat qui  émanent  du budget de l’état. Et le SECOPE  intervient  avec 397000. Presque le tiers. 

Le SECOPE   gère ce tiers là pour aider le gouvernement, à présenter quelque chose de solide.  Il faut avoir un système solide. 

Il faut ici mentionner  l’apport des partenaires notamment la banque mondiale et l’agence française de développement (AFD).  Cet appui technique,  a aidé  le SECOPE à rendre solide les outils de travail, assez fiables et sécurisés.

 Comment fait le SECOPE  pour maitriser le mouvement des enseignants ?

 Les enseignants  bougent comme le sable de la mer.  Aujourd’hui,  ils sont à l’école A, demain  on   les retrouve à l’école B ou C.

A la faveur de la réforme, le service   organise  mensuellement le contrôle dans tous les établissements scolaires.

Il existe au bas mot 9000 établissements.  Et  les agents du SECOPE essayent  de passer dans chaque établissement scolaire. Les agents du SECOPE qui effectuent le contrôle doivent voir les enseignants, les uns après les autres ; et  faire remonter les données de tous les mouvements pour  une mise à jour et présenter au gouvernement une paie qui tient la route.

Comment  le SECOPE  est-il  structuré ?

 Le service de contrôle et de la paie  trois structures ;

  1. La direction nationale : C’est de cette direction nationale que part toutes  les normes qui doivent gérer la paie des enseignants. Ces normes sont répercutées  au niveau provincial.
  2. Les directions provinciales : elles  sont au nombre de 30 en raison d’au moins une direction par province administrative,  sauf la province de kongo central qui en a 2, (Kongo central  1 et 2) et la province du Nord-Kivu  a en aussi 2 (Nord Kivu1 et 2).  Ce qui  ramène à 30.
  3. Les antennes sont implantées dans des territoires, qui sont les services de proximité avec les écoles.  Ce sont ces agents qui font le travail de terrain.

Quels  sont les défis ?

Le travail est  fastidieux. Les jeunes gens font le travail la plupart de temps  à pieds.  Ils doivent quitter leurs bureaux pour se rendre dans les  différentes  écoles  afin de  faire la  remontée  des données.

Les défis sont énormes parce que le gouvernement de la république  a imposé  une obligation de préparer et de soumettre au trésor public une paie réelle, une paie qui soit conforme à la réalité des établissements. C’est- à-dire les noms qui sont sur les listings doivent correspondre aux noms  des agents qui sont dans des écoles.

En 2008, un  audit  a été fait par un cabinet international a produit un taux de non-conformité de 42%. C’était le cabinet Mazars qui avait réalisé cet audit.  En 2016,  le même audit a été fait et a produit un taux de non-conformité de  2,4%. Et le  défi actuel   est d’atteindre le taux de 0 %.

Vous avez parlez de défis, quelles sont les vraies difficultés que vous rencontrez. Nos antennes ont l’ambition de nous envoyer les données à partir de leurs bureaux dans les territoires. Elles doivent être équipées en matériels informatiques avec internet.  Nous sommes en train de nous  battre.  Nous disposons d’au moins 500 antennes en date (quelle date). L’AFP, nous a soutenu et avons équipé 18 antennes sur 500.  Avec le fonds du gouvernement, nous venons d’équiper 50.  La grande difficulté est que, nos antennes n’ont pas des matériels qui puissent leur permettre de nous contacter en temps réel avec les données.  Parce que quand elles récoltent les données du 1er  au 12. Ils peuvent nous envoyer ces  données de façon progressive. Mais  par  manque des moyens en  matériels informatiques,  les  données  ne peuvent pas nous  parvenir en temps réel. Ils font ce travail à pied, nous ne sommes pas en 1805 mais en 2017.  Et donc, au vu de la grandeur du pays, c’est difficile de le couvrir en une journée, je pense qu’il est nécessaire de leur doter de moyen de mobilité. Quel  message pouvez-vous lancer ? Nous avons passé une nuit blanche, jusqu’aux petites heures du matin 03h30, parce que la commission paritaire entre le banc syndical et  le gouvernement devrait se réunir. C’est  à ce moment-là que nous avons pu signer le protocole d’accord. Les exigences des enseignants étaient que le gouvernement puisse payer 5000 non payés. C’était dans leur cahier de charge.  La deuxième exigence  était qu’on puisse augmenter le salaire des enseignants. Nous étions le 1er  septembre. Le gouvernement a accepté de majorer le salaire des enseignants. J’ai signé la ventilation pour la paie complémentaire. Le gouvernement a fait un effort de prendre en charge 5000 enseignants, nous avons déjà envoyé l’enveloppe  relative à cette paie. Nous sommes en train de faire des détails.  Au mois d’octobre, 5000 enseignants vont être pris en charge par le trésor public. Vous venez d’être récemment nommé à ce poste, Quel est votre  Vision à la tête du SECOPE. J’ai un plan de développement de 3ans : 1. Obtenir du gouvernement la paie de 145000 enseignants actuellement non payés. Nous pensons qu’en 3ans, c’est faisable. Se mettre d’accord progressivement, nous épongions ce litige de 145000 enseignants. 2. Equiper toutes nos antennes en matériels informatiques et de communication pour faciliter le contrôle qui s’effectue sur le terrain, de sorte que les données nous parviennent en temps réel. 3.  Doter le SECOPE au niveau central d’un siège parce que nous sommes sous logé par le cabinet.  Il faudrait que le service dispose de son propre bâtiment et continuer à relever le défis de 1% de taux de non-conformité. Les axes de mon action sont dirigées vers : – Les enseignants. Faire en sorte qu’avec le gouvernement nous puissions arriver à éponger le stock de 145. 000 enseignants qui ne sont pas prises en charge actuellement. Nous avons étalé ça sur une période de 3ans 2017-2020. – Mon propre  service. Les agents qui font le travail sur le terrain puissent avoir un outil informatique et de communication qui leur permet après la récolte des données  de les faire parvenir en temps réel pour que  nous puissions préparer une paie qui soit conforme. – La reforme organisationnelle de SECOPE qui a induit beaucoup d’activités lesquelles  nous amène vers la préparation de la paie réelle.   Je veillerais pour que toutes les antennes et directions provinciales puissent intégrer ou intérioriser la reforme comme un nouvel outil de notre travail.  Ceci nous permettra de relever les défis.

Rédaction SGC

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