Aujourd’hui presque méconnu par un bon nombre de parents ainsi que des élèves et surtout placé dans les oubliettes au sein des plusieurs formations scolaires, le métier de conseiller d’orientation revêt plutôt une grande importance dans la réussite d’une scolarité.
L’importance et le rôle d’un conseiller d’orientation dans la formation des élèves comme l’art d’aider par la parole est nécessaire pour une meilleure adaptation, intégration en milieu scolaire.
Ainsi, partant de l’ouvrage de Jean-Paul Yawidi intitulé : « le conseiller d’orientation et l’art d’aider par la parole », nous allons à travers ces lignes relevés le champ et les interdits du conseiller d’orientation. Cela pourra aider les uns et les autres à changer leur perception sur le travail que fait un conseiller d’orientation.
Le champ de l’orienteur,
D’après Jean Paul Yawidi, professeur à l’Université Pédagogique Nationale du Congo (UPN), le conseiller d’orientation ou l’orienteur est, d’une manière générale, « Un spécialiste d’aide et son aide implique l’action d’accompagner, de guider, d’éclairer l’élève, jamais de le remplacer dans la quête des solutions à divers problèmes qui le dispose à obtenir des mauvais résultats scolaires ».
Comme Accompagnateur, le conseiller d’orientation accompagne l’enfant pour lui permettre de s’assumer pleinement et participer à sa propre réalisation. Dans ce cas, « le conseiller d’orientation tente de comprendre la nature du problème scolaire de l’enfant en vue de le rendre capable de trouver, à partir de ses ressources internes propres, la solution qui s’impose » estime Jean Paul Yawidi.
Toujours selon lui, chaque enfant « est une fin en soi, un projet de lui-même, pour lui-même et par lui-même. Ce projet n’est en fait que lui-même en devenir. Il marche vers lui-même et dans cette marche, le conseiller d’orientation l’accompagne » poursuit-il.
Comme Guide, le conseiller d’orientation propose des directives à l’élève, il lui suggère des chemins à suivre pour affronter et résoudre son problème. Ici, le conseiller d’orientation se documente pour posséder des informations abondantes et variées dans le domaine où l’élève attend d’être guidé par lui rajoute encore JP Yawidi dans son ouvrage.
Comme Eclaireur, « l’enfant qui naît doit avoir un éclaireur » tout comme un élève. « Confronté à un problème scolaire, non seulement peut ignorer ses propres possibilités pour le résoudre, mais aussi et surtout la nature de son problème » souligne Jean Paul. Le conseiller d’orientation en tant qu’éclaireur, doit s’offrir à l’élève comme une lampe dans un milieu qui a été envahi par l’obscurité et qui, par l’apport de l’autre lampe devient tout découvert, déclare-t-il. A lui d’ajouter, l’élève ne peut se rendre compte de ce qu’il est, lorsque le conseiller joue bien son rôle d’éclaireur.
A ce point, Jean-Paul estime que « l’élève arrive à distinguer facilement les choses qui sont dans son environnement et il peut prendre des dispositions pour éviter et écarter devant lui tout danger et agir dans le sens où il tire le plus possible profit de la lumière qui luit et de la lampe qui illumine les ténèbres ».
Dans ses prérogatives, l’orienteur met à la disposition de l’élève des informations dont il pourra se servir à l’avenir et l’élève à son tour, organise toutes les informations reçues. Ainsi, il se sentira seul responsable de sa décision, fait-il savoir.
Ce que le conseiller d’orientation n’est pas :
Le conseiller d’orientation n’est pas un psychologue
Il ne joue pas le rôle de psychologue, quand bien même la psychologie constitue un champ d’action privilégiée de l’orienteur. Car ce dernier suit une formation qui se situe dans un contexte plus vaste de l’ensemble des disciplines qui concourt à façonner le conseiller d’orientation. Il peut recourir à la psychologie dans l’exercice de son métier autant qu’il le fait pour d’autres disciplines sans se réduire au pratiquant de cette seule branche. Il est vrai qu’on peut avoir un orienteur-psychologue ou un psychologue-orienteur comme aussi un orienteur-pédagogue ou un pédagogue-orienteur. « Le conseiller d’orientation n’est pas qualifié dans l’enseignement de psychologie ou de pédagogie » signale Yawidi Jean-Paul.
Il n’est pas un psychiatre
Le domaine de la psychiatrie demande une formation appropriée mais l’orienteur ne l’est pas. Bien que le programme de sa formation prévoit la discipline de psychiatrie, il ne se targue pas quant à ce.
Toutefois, il peut intervenir dans certains cas légers de psychiatrie notamment les névroses, psychose, débilité mentale et autisme… rappelle Jean-Paul. Le conseiller d’orientation n’est pas un spécialiste dans l’art de guérir les maladies mentales, car sa formation n’est pas semblable à celle d’un psychiatre, poursuit-il.
Il n’est pas un Directeur de Discipline
La discipline dans son aspect négatif exige de celui qui l’assure un comportement répressif pour ramener à l’obéissance du règlement intérieur de l’école. Pour l’orienteur, la discipline n’est pas un terrain de prédilection, par contre, l’orienteur attire plus les élèves vers lui au lieu de les répugner par un comportement policier. « Quand le directeur de discipline accorde son quitus pour l’exclusion scolaire d’un élève, l’orienteur examine ce qui ne va pas pour l’aider à suivre les exigences d’une bonne scolarité ou d’un meilleur apprentissage » indique JP Yawidi dans son livre.
Il n’est pas un enseignant de réserve, ni un inspecteur itinérant
L’orienteur ne peut pas jouer le rôle de l’enseignant, de l’inspecteur, moins encore le rôle d’un surnuméraire et non plus celui d’un ramasseur de registres d’appel. Il n’est pas proviseur chargé de distribuer les craies et autres fournitures scolaires et pédagogiques aux enseignants. Il n’est pas non plus un contrôleur des enfants non en règle de paiement des frais scolaires dans les différentes classes. L’orienteur ne peut pas inspecter ni le directeur, ni le chargé des finances moins encore les enseignants mais il collabore avec le chef d’établissement, l’enseignant précise Jean Paul Yawidi.
En conclusion, il convient de noter que l’ensemble de l’action de l’orienteur en tant qu’accompagnateur, guide et éclaireur concourt à amener l’élève à acquérir la capacité de décision responsable, de libre choix, d’autodétermination ; à aider l’enfant à se découvrir et évoluer personnellement dans le sens de sa meilleure adaptation, intégration en milieu scolaire insiste le spécialiste.
Thierry MBEBANGU